Communiqué de presse

KADER ATTIA
Tsunami
22 octobre 2006 – 7 janvier 2007
du mardi au dimanche de 14h à 19h


© La Compagnie des Vidéastes 11/06

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Kader Attia a créé spécialement une seule œuvre pour l’espace central du MAGASIN, qu’il a intitulée Tsunami. Immense vague en tôle d’aluminium, elle atteint 12 mètres au point le plus haut, 14 mètres de largeur et une longueur de plus de 40 mètres.
Il nous donne les clefs de compréhension de cette œuvre « … sorte de condensé à la fois plastique, politique et psychanalytique. L’idée vient d’Afrique où, depuis que j’ai fait mon service militaire au titre de la Coopération, j’aime aller me ressourcer et me reposer après une période de travail intense, loin du téléphone portable et du stress des grandes villes! C’était donc à Lubumbashi. Là-bas, au milieu de nulle part, sous un soleil de plomb et en plein désert, comme partout d’Alger à Johannesburg, les cases sont recouvertes de tôle ondulée en acier, et non pas de matériaux végétaux traditionnels qui isolent pourtant bien mieux. Du coup, à l’intérieur, ce sont des fours. Ce matériau m’a donné à réfléchir tant par son utilisation incongrue sous le soleil, que par sa forme. Il possède une sorte d’ondulation qui évoque à mes yeux celle de la mer. Je vais reproduire cette onde et l’amplifier jusqu’à ce qu’elle devienne une vague géante, un tsunami. Elle représentera une vision allégorique des grandes catastrophes climatiques contemporaines. Un dérèglement météorologique aussi alarmant que le dérèglement du climat politique. Depuis El Niño, c’est une évidence pour tout le monde qu’un dérèglement climatique est aussi une des conséquences d’une mauvaise politique… Je n’avais pas envie de mettre d’autres œuvres autour de ce Tsunami, car cette œuvre est une synthèse. (…) Elle parle aussi bien des victimes du tsunami, que des habitants de la planète réduits à n’être plus que la chair à canon du capitalisme sauvage. Cette gigantesque vague de tôle ondulée évoquera aussi les pluies d’acier qui s’abattent sur les populations bombardées quotidiennement dans ces nouvelles guerres que l’on consomme tous les jours via les médias, sans rien dire... Notre société est à l’image de cette vague d’acier, composée d’éléments rudimentaires – la tôle ondulée : elle monte très très haut et donne l’impression qu’elle va d’un moment à l’autre s’écrouler sur elle-même, détruisant tout sur son passage.»¹
Kader Attia est né en banlieue parisienne en 1970 où il a grandi dans l’ambiance cosmopolite et multiculturelle de Sarcelles. « Son art s’enracine dans les liens complexes entre l’Orient et l’Occident, il reflète toute la tension du choc entre ces deux mondes différents, une culture nord-africaine déracinée et une culture occidentale et séductrice fondée sur la consommation. Profondément ancrée dans cette dualité, son travail met en oeuvre une critique sociale à l’aide de la sculpture, de la photographie, du dessin, de l’installation et de la vidéo ; son style réfléchi que colore sa souffrance personnelle, oscille entre humour et désespoir. »²
Avec le temps, le travail de Kader Attia tend à plus d’abstraction. Il met notamment en scène des installations qui interrogent le spectateur sur ses fantasmes et ses phobies.

¹ Extraits de l’entretien entre Jean-Louis Pradel et Kader Attia (août 2006) in catalogue monographique Kader Attia, ed. JRP-Ringier, Zürich.
² Tami Katz-Freiman, La route au bonheur sur le Conflit Culturel, le Désir et l’Illusion dans le travail de Kader Attia in catalogue monographique Kader Attia, ed. JRP-Ringier, Zürich.