Communiqué de presse
GUILLAUME BIJL
1er octobre – 26 novembre 1989
En avril 1917, Marcel Duchamp exposa à New York un urinoir baptisé "Fountain" et signé R. Mutt. Il plaça ainsi la question : "Est-ce de l'art ou non ?", qui avait remplacé l'ancien jugement du goût, dans une situation extrême, puisque l'objet, devenu "ready-made", n'était visiblement pas fait pour être une oeuvre d'art. Les notions traditionnelles de l'oeuvre, de son auteur et de l'institution artistique étaient mises en cause par ce geste anodin, qui a eu, en tant que "création esthétique", un effet considérable sur l'art du 20ème siècle de Dada et du Surréalisme au "Pop Art" et au "Nouveau Réalisme", jusqu'à l"Art Conceptuel" et les "Simulationnistes" d'aujourd'hui.
En avril 1989, Guillaume BIJL transforme l'espace de la Galerie Isy Brachot à Bruxelles en "Toning Center". Avec un parfait naturel, un certain nombre de ces tables qui promettent l'amincissement sans effort, sont agencées dans la galerie, la travestissant à un point tel qu'on croirait s'être trompé de porte.
L'institution artistique - ici la galerie - qui garantissait au "ready-made" son statut esthétique, a physiquement disparu. Quant à l'objet (ou plutôt ici l "Environnement"), une fois déplacé dans le contexte de l'art, il transforme sa valeur utilitaire en valeur esthétique. Le tout est un piège destiné à ramener la "haute culture" spécialisée au niveau quotidien, et l'inverse. Autrement dit : la réalité, au lieu d'être peinte, est reconstruite dans une fiction. Les valeurs de notre vie quotidienne, souvent trop banales pour être considérées, sont soumises là au jugement esthétique.
En même temps, les objets choisis ne sont éloignés qu'imperceptiblement de leur contexte habituel, leur valeur d'usage est exposée avec eux. Dans une société qui est, plus qu'à l'époque de Duchamp, vouée à la consommation des objets, cet aspect gagne une toute autre pertinence.
Les catégories s'embrouillent, et c'est là que l'on retrouve l'ironie mordante de Duchamp sur l'institution de l'art, ironie qui est, peut-être, le caractère le plus étranger aux "Simulationnistes" américains comme Koons et Steinbach, auxquels BIJL est parfois assimilé, et chez qui Dan Cameron a relevé une complicité avec le commerce qui se serait substituée à la stratégie critique.
A Grenoble, BIJL compte rendre "La Rue" méconnaissable.
Guillaume Bijl
Né en 1946 à Anvers, Belgique. Vit et travaille à Anvers
Installation depuis 1988
1988 "Bureau de change", Shaffy, Amsterdam
"Solarium
privé", Lumen Travo, Amsterdam
"Fenêtre
sur rue", Rumpf etalage,
Haarlem
"Un
nouvel espoir", Kasseler Kunstverein,
Kassel
"Miss
Hambourg", Forum, Hambourg
"Composition
trouvée",
Expo Espace Nord / Liège
"Composition
trouvée", expo Stadsgalerij
Heerlen
"Four
American Artists", Musée
van Ostwall, Dortmund
"Four
American Artists", RAI, Amsterdam
"Sculpture
trouvée sur une colline",
Dos Glasener U-boot, Krems
"Fami
Home", Pavillon de la Belgique, Biennale
de Venise
"Sculpture
trouvée", Images
et Mages, Albi
"Sculpture
trouvée", Realisne, Zoetemeer
"Sorry" (sculpture
mobile), Beelden Buiten, Kopellen
"Académie
de dessin", Galerie A.
Maeght, Paris
"Stand
de miroirs", FIAC, Galerie
Wewerka, Paris
"Institut
matrimonial Rosa", Shakespeare
House, Cologne
"Tentes Adler", Galerie Brachot,
Kunstenaar, Cologne
"The Flames", Galerie Wewerka, Kunstmesse,
Cologne
"Studio de photos d'identité", Galerie
Schmela, Kunstmesse, Cologne
"Sorry", Galerie Zeno X, Anvers
1989 "Stand de miroirs", Galerie Wewerka,
Berlin
"Toning
Center", Galerie Isy Brachot, Bruxelles
"Four
American Artists", La Criée,
Rennes
"Composition
trouvée", Musée
d'Art Moderne, Liège
"Bugelpresse",
Galerie Wewerko, Art Frankfurt 89
"Historique
5/Sonna", Centroal Museum,
Utrecht
"Futong
Stroe", The New Museum, New
York
"Campeeren
Berboden, Bornem, porc
"Caravan
Show", Magasin-Centre National
d'Art Contemporain, Grenoble