TROY BRAUNTUCH
3 juin au 2 septembre 2007
du mardi au dimanche de 14h à 19h
Né en 1954 dans la ville de Jersey (New Jersey, USA), Troy Brauntuch est
apparenté, au même titre que des artistes comme Richard Baim, Christopher
Williams, Jenny Holzer, Jeff Koons, Cindy Sherman ou Richard Prince, à la « Picture
Generation » ou « Génération Reagan » que l’exposition
de 1989, A Forest of Signs / Art in the Crisis of Representation du Museum of
Contemporary Art de Los Angeles, a mise à l’honneur; génération
d'artistes qui a utilisé les images produites massivement dans les sociétés
occidentales pour en démonter les mécanismes de fabrication, de
diffusion et leurs sens cachés. Cindy Sherman est l'interprète
de ses photographies qui reprennent les clichés de la femme dans le cinéma
américain, Richard Prince détourne les images de cow-boys de la
publicité qu'il rephotographie pour souligner le mythe du pionnier etc.
Depuis la fin des années soixante-dix, Troy Brauntuch utilise des images
qu'il emprunte à l'imagerie des sphères privées et publiques.
Des images extraites de journaux représentant par exemple un magasin
de vêtements recouvert de poussière après l'attentat du
Wall Trade Center de New York, ou encore des images de son intimité représentant
son chat, sont transformées en photographies, dessins (conté sur
coton) ou peintures. Il n’en conserve que les informations minimales
et reconstruit de façon fragmentée les objets et les sujets comme
s’il le faisait de mémoire. La couleur est généralement
ramenée à un ton sur ton, l'espace du sujet représenté est
rendu par des valeurs plus ou moins claires ou foncées, l'arrière-plan
devient un aplat monochrome sans profondeur sur lequel flottent des objets
privés de détails et devenus presque indéchiffrables.
Une façon de révéler l'image au lieu de la rendre visible,
une façon d'attirer le regardeur à l'intérieur tout en
l'obligeant à voir les qualités matérielles et formelles
de l'objet qu'il a créé. A l'inverse des images que nous consommons
tous les jours, sans presque les regarder, les œuvres de Troy Brauntuch
nous imposent de nous arrêter, de prendre le temps de scruter la surface.
Cet arrêt sur image permet la contemplation de sujets dont l'apparente
banalité vient questionner la relation entre leur représentation,
la signification de l'image et sa portée symbolique ; entre ce que nous
voyons, ce que nous percevons, ce que nous comprenons et ce qui nous affecte.
Pour cette première exposition monographique de Troy Brauntuch en France,
le Magasin présente une sélection de pièces de périodes,
de séries et de techniques différentes, depuis la fin des années
70 jusqu’à aujourd’hui, permettant de donner à lire à la
fois l’évolution et la cohérence de l’œuvre.
Catalogue monographique à paraître à l'automne 2007, Ed.
JRP-Ringier, Zürich.