Communiqué
de presse
SYLVIE FLEURY
exposition du 21 octobre 2001 au 6 janvier 2002
commissaire de l'exposition : Yves Aupetitallot
Le MAGASIN présente une exposition qui peut être qualifiée
d'importante dans la carrière de l'artiste. Il lui consacre en effet la
totalité de ses espaces d'exposition (près de 2000 m2) et rassemble
des pièces qui pour leur quasi totalité sont très récentes,
voire pour un nombre significatif d'entre elles créées spécialement
pour l'occasion. L'exposition offre principalement l'intérêt de présenter
un additif dans le corpus des objets et ensembles de signes hétérogènes
à l'art que Sylvie Fleury utilise.
Certes, la «Rue» du MAGASIN est entièrement dévolue
à la pièce She-Devils on Wheels qui rassemble
une peinture murale monumentale de flammes stylisées, des carcasses
de voiture, des bidons d'huile, des pneus et le bureau et les accessoires
du club de femmes qui conseille le visiteur pour une personnalisation
technique ou décorative de son véhicule (customizing). De
la même manière l'univers de la mode est présent avec
la pièce nouvelle Trees Show the Bodily Form of the Wind
(réalisée avec le concours de la marque Prada) qui restitue
une boutique de même nom avec sa collection de saison.
Mais pour l'essentiel les pièces sont articulées autour d'un vaste
territoire que symbolise le texte de l'image du carton d'invitation «Identity/
Pain/ Astral Projection», et qui recouvre les divers champs de connaissance
et de représentation qui relèvent de la spiritualité et d'appareils
«scientifiques» d'interprétation du monde fondés sur
les «éléments naturels». Pierre Van Obberghen, chromothérapeute,
a apporté son concours à l'ensemble de l'exposition. Il a conçu
la pièce «Matrix Cube» ainsi que le logiciel de chromothérapie,
qui est consultable. Cet espace introduit, à la condition de revêtir
préalablement une combinaison blanche, la salle intitulée Two
Views of the Rock and Sand Garden at Ryoanji, colorée par un dispositif
technologique qu'habitent les rochers-sièges sonores de Piero Gilardi.
La pièce AVS 5 (abréviation de Aura Video Station), composée
de matériel hospitalier réformé, d'un ordinateur et d'un
appareil qui titre la pièce, permet à chaque visiteur de visualiser
son aura. Les objets symboliques de ces «croyances» ou pratiques sont
réalisés à des échelles monumentales : les cristaux
lumineux (The Mouth that Cracked a Flea Said «Namu Amida Butsu»,
ou les pendules, dont Seven).
Cette nouvelle thématique, à l'image des précédentes,
disqualifie toujours la grille d'analyse héritée des années
80 sommairement assise sur la posture de l'appropriation de signes, de
champs et d'objets à l'intérieur d'un contexte artistique
déterminé où ils prétendent en reformuler
les problématiques particulières issues du statut de l'objet
d'art, de son display dans l'espace physique, de sa présentation
et de ses modes de contamination du discours institutionnel. Ses exégètes
les plus contemporains, parmi lesquels Markus Brüderlin, Eric Troncy,
ou Lionel Bovier ont peu à peu imposé avec pertinence une
lecture du travail qualifié de «post-appropriationniste».
Les modes opératoires du recours de Sylvie Fleury à des
champs hétérogènes à celui de l'art, mode,
groupes de filles, customizing, spiritualité etc., induisent des
sauts contextuels et des couplages de systèmes attachés
avant tout aux techniques culturelles et aux modes de vie de leurs usagers
et de leurs destinations. La logique et les procédés du
« customizing » (personnaliser un produit manufacturé
anonyme à l'aide d'un décor pour le singulariser, l'individualiser)
constitueraient à la fois les outils et la particularité
de ce post-appropriationnisme attaché à pointer les tensions
qu'entretiennent en leur sein les territoires explorés. De manière
exemplaire, la mode se nourrit de termes contradictoires, le désir
d'intégration clanique et de la singularité individualisée,
la dictature du goût collectif et du désir de personnalisation.
A travers la mode s'énonce la question particulière de l'identité
collective et individuelle de la femme. Cette tension articule également
les stéréotypes attachés à la distinction
des genres - féminin et masculin dont elle déstabilise l'équilibre
par la féminisation à peine voilée d'objets qui renvoient
à la symbolique masculine (par exemple les fusées «phalliques»
recouvertes des couleurs d'un nuancier de rouge à lèvres
ou de fourrure).
SYLVIE FLEURY
Sylvie Fleury est née en 1961 à Genève où
elle vit et travaille.
LISTE DES OEUVRES EXPOSEES
Pleasures , 2001
Néon, 45 x 120 x 5 cm
Edition Art & Public, Genève
Be Amazing , 1999
Néon, 65 x 300 x 5,5 cm
Courtesy De Pury & Luxembourg, Genève
Art & Public, Genève
Razor Blade , 2001
Métal, aluminium
8 éléments de 290 x 145 x 1 cm chaque.
Courtesy Galerie Monika Sprüth & Philomene Magers, Cologne/Munich ;
Galerie Hauser & Wirth & Presenhuber, Zürich
Waves Give Vital Energy to the Moon , 2001
8000 volumes, étagères
Courtesy Bibliothèque Soleil
Trees Show the Bodily Form of the Wind , 2001
Réalisé avec le soutien de Prada, Milan
Keep Your Right Hand Turned Upward, And Your Left Hand Downward 1
, 2001
Keep Your Right Hand Turned Upward, And Your Left Hand Downward
2 , 2001
Socles tournants
Courtesy Hauser & Wirth & Presenhuber, Zürich
Crop Too , 2001
Affiches offset encollées
Courtesy Le Magasin, Grenoble
The Mouth that Cracked a Flea Said, « Namu Amida Butsu »
, 2001
Giant Chromo Quartz and Smaller Chromo Quartz
Plexiglass, néon, métal
Sitting Quietly, Doing Nothing, Spring Comes, and the Grass Grows
by Itself , 2001
Matelas, jades, roches-lampes
Sylvie Fleury & John Armleder
Rotorua Perpetual Glow Machine , 1999/2001
Vidéo
Courtesy BDV, Paris
Aura-Soma , 2001
Etagère en verre, 102 flacons, 1 lampe
Dimensions variables
Courtesy Collection Fer
AVS 5 , 2001
Ordinateur, mobilier hospitalier réformé, vidéoprojecteur
Dimensions variables
Seven , 2001
Métal
Pendule : hauteur 180 cm
Chaîne : longueur 1600 cm
Courtesy Galerie Thaddaeus Ropac, Paris
Twenty-One , 2001
Courtesy Galerie Thaddaeus Ropac, Paris
Six , 2001
Courtesy Galerie Thaddaeus Ropac, Paris
8 , 2000
Fibre de verre, métal, strass, tissu, matière plastique,
éclairage, son
Diamètre environ 255 cm
Courtesy Galerie Hauser & Wirth & Presenhuber, Zürich
Pierre van Obberghen, installation Sylvie Fleury
Matrix Installation , 2001
Matrix Cube, programme informatique Chromopro, combinaisons
Courtesy Art & Public, Genève
Sylvie Fleury avec Pierre van Obberghen
Two Views of the Rock and Sand Garden at Ryoanji , 2001
Rochers Interactifs de Piero Gilardi, 1994
Courtesy Soft, Paris ; Art & Public, Genève
Sajem Lighting Technology, Genève
Courtesy Art & Public, Genève
ESPACE DE LA RUE
She-Devils on Wheels Headquarters II , 2000
Carcasses de voitures, pneus, bidons d'huile, containers, matériel
de bureau
Courtesy Galerie Hauser & Wirth & Presenhuber, Zürich
Flames 12, 2001
Peinture murale
283 Chevy , 1999
400 Dodge , 1999
400 Pontiac , 1999
Bronzes chromés, 70 x 58 x 76 cm
The Pisces Trust, courtesy De Pury & Luxembourg, Genève
Zen & Speed , 2001
Installation vidéo
Bande son Sidney Stucki
Courtesy BDV, Paris; Glamour Engineering, Zürich
Viva Las Vegas , 2001
Installation vidéo
avec Diego Cortez
bande son Sidney Stucki
Courtesy BDV, Paris ; Glamour Engineering, Zürich
Expert Make-Up , 2001
Vidéo
Courtesy Sonje Art Center, Seoul