MOMENT GINZA
Une proposition de Dominique Gonzalez-Foerster
6 avril – 7 septembre 1997
LA RUE du Magasin
Le dimanche après-midi à Ginza - célèbre avenue
de Tokyo - la rue est laissée aux personnes et fermée aux voitures,
l'ambiance se transforme alors infiniment, le bitume est traversé dans
tous les sens, une impression musicale se déplace lentement, les contingences
se colorent et une subtile et transgressive chorégraphie se met en place.
C'est ce que l'on pourrait appeler le "Moment Ginza".
Une situation plutôt qu'une exposition, un moment urbain et transitionnel,
un espace potentiel entre le réel et le virtuel, plutôt agréable
à traverser, excitant à explorer... - des moments urbains - une
ville de rencontres - une architecture relationnelle un environnement atmosphérique
et léger - presque minimal - en dehors de la monumentalité...
La beauté du cablage et des liaisons téléphoniques - terrain
de jeu - "virtual street" - skyline et écran - câblé
et bâtiment - images et façades - sites en construction - programmes
expérimentaux - agriculture urbaine - skyline de bambou - mélange
de paysages - des paroles flottantes - une chorégraphie pour piétons
- un mur d'images panoramique/bande annonce pour la ville...
un seul panneau d'affichage pour une unique publicité - des distributeurs
de boissons - une longue guirlande lumineuse - des passagers/partenaires - une
rivière sonore - une vague atmosphère de dancing futuriste...
- un petit parking de chaises mobiles - possibilité de drive-in...
des accessoires pour se transformer en "avatar" - des effets d'annonce
- des séductions improbables...
Le montage de la ville s'opère à l'intérieur du spectateur,
pratique du moment, dérive, playtime, identification d'un site...
On regarderait la ville se produire et produire des scénarii, des plans,
des séquences, des images et des situations. Une architecture de rapports
en construction permanente à travers les spectateurs, l'espace, les écrans,
les cables, les images, les sons, la lumière, ...une ville de rendez-vous,
un site transitionnel, une petite galaxie... un "Moment Ginza".
"The metropolis is an addictive machine, from which there is no escape,
unless it offers that, too..." Rem Koolhaas.
Dominique Gonzalez-Foerster, née en 1965, vit et travaille à Paris. Depuis sa sortie de l'Ecole des Beaux-Arts de Grenoble en 1987, elle expose en France et à l'étranger et a fait plusieurs séjours au Japon. En 1994, Dominique Gonzalez-Foerster organise, avec la revue Purple Prose (Paris) l'exposition "L'Hiver de l'Amour" à l'ARC/Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris. Elle réalise le CD-Rom "Résidence Color", en 1995 et, en collaboration avec Ange Leccia, "11e de Beauté", un film 35 mm (1h15mn). En avril 1997, elle sera en résidence d'artiste à la Villa Kujuyama, Kyoto (Japon).
Avec la collaboration de…
Jean-Luc Vilmouth, "Animal Public", 1994-1997
Un ensemble de masques permet de s'animaliser et suggère des identités
transformables. Ces masques sont associés à un groupe de plantes,
début d'agriculture urbaine ou jungle potentielle. Consulter le site
"Le Palace" sur internet (www.thepalace.com / www.lepalace.franceweb.fr).
Pierre Huyghe "Death Star Interior", 1997
Il s'agit d'une affiche de "la planète noire" (série
"Star Wars") modifié par l'apport d'une chambre supplémentaire
- point de départ
de nouveaux scénarii...
Ange Leccia, Anne Frémy, Dominique Gonzalez-Foerster,
"Moment Ginza", 1997
Vidéo de 6'30" réalisée specialement pour l'occasion
et présentée sur un mur d'images. Cette vidéo fonctionne
comme une bande annonce identifiant l'atmosphère et les spécificités
de ce moment urbain.
Allen Ruppersberg, "The novel that writes itself", 1978-1996
Première réminiscence. L'ouvre consiste en une série de
posters, phrases sérigraphiées sur des cartons de couleur qui
servent habituellement à annoncer les concerts.
Vidya & Jean-Michel, "Shogun screen" (Joshua
Three Fujies), 1997 et "Wool Memories" (link) (I just discovered macramé),
199,4-1996
Comme un décor qui se déroule, ce dessin mural - wall drawing
de luxe incorpore un intérieur avec un triple Mont-Fuji pour former un
paysage virtuel. Un câble de laine, lien multicolore élaboré
entre 1994 et 1996, traverse la Rue.
Maurizio Cattelan, "Lavorare è un brutto mestiere",
1993
Un unique panneau publicitaire pour une unique publicité – remake
d'une oeuvre réalisée pour Aperto, Biennale de Venise 1993.
Felix Gonzalez-Torres, "Sans titre" (Himmler, Helms,
Hate, Hole), 1990 et "Sans titre" (Last Light), 1993
Les guirlandes de lumière font partie d'une édition à dix
exemplaires et sont inspirées par les éclairages de fêtes
parisiens. Tandis que le Stack, pile de posters interminable qui se dissemine
lentement dans la Rue représente une sculpture publique idéale.
Montrée au MAGASIN à l'occasion de l'exposition "Morceaux
choisis" en 1995, cette oeuvre fait partie des trois réminiscences
proposées dans le cadre de "Moment Ginza".
Les bourratives : Jean-Marie Arnoux, Xavier Boussiron, Véronique
Nagouas, Pierre Rouveix
La bande sonore originale de "Moment Ginza", composée
par Les bourratives, est diffusée dans la Rue (également disponible
en CD - Production Le MAGASIN). "Le contraire d'une musique de cinéphile.
Il ne faut pas prendre ses impulsions pour des réalités".
Angela Bulloch, "Belisha Beacon System", 1997
Un ensemble de boules lumineuses directement inspiré du mobilier urbain
londonien : ces lampes jaunes et rondes qui signalent les passages pour piétons.
Liam Gillick & Gabriel Kuri, "La fête au quotidien",
1996
Troisième réminiscence. Calendrier d'événements
festifs virtuels imaginés pour la Rue du MAGASIN en 1996. Représenté
un an plus tard, ce projet renforce la sensation d'une rue qui ne serait pas
seulement nouvelle mais plutôt la superposition d'atmosphères,
de sensations et de souvenirs - des répétitions dans l'espace
qui donnent une réalité au site.
Philippe Parreno, "Speech Bubbles", 1997
Des centaines de "Bulles de Conversations" flottantes comme dans une
bande dessinée. Gonflables, elles accompagnent le spectateur et ont été
fabriquées spécialement à Chicago, là où
Andy Warhol avait fait réaliser ses coussins argentés.
Dominique Gonzalez-Foerster est née en 1965, elle vit et travaille à Paris.