Communiqué de presse
JONATHAN MEESE
Mama Johnny
22 octobre 2006 – 7 janvier 2007
du mardi au dimanche de 14h à 19h
© La Compagnie des Vidéastes
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- 200 Ko) réalisée par les participants de l'Ecole du Magasin et Inge Linder Gaillard, coordinatrice des expositions |
Mama Johnny, tel est le titre choisi par Jonathan Meese pour
cette exposition où le visiteur est plongé dans un univers où s’accumulent
entre autres choses peintures, sculptures, photographies et qui produisent
comme dans Kokain¹ qui
est présentée
dans l’Auditorium une sorte
d’œuvre d’art totale.
Né en 1971, il appartient à cette scène artistique allemande
actuelle qui plonge ses racines dans la « punk attitude » de la génération
précédente (Kippenberger, Büttner ou encore Albert Oehlen
par exemple) et qui se nourrit d’une multitude de références
empruntées à l’histoire allemande, aux médias, à l’art.
L’œuvre de Jonathan Meese parle de son temps et de sa sensibilité.
Lors de la Biennale de Berlin de 1998, il présente la première
version de son installation Ahoi – De Angst qui le révèle
et lui permet d'acquérir sa notoriété. La revue Stern la
décrit comme un témoignage de l’époque actuelle : "Ce
berlinois de 26 ans a recueilli avec un soin maniaque ce que vomit notre culture
du quotidien : culte et kitsch, grande culture et porno soft."
Le parcours de l'exposition livre une succession de citations et de personnages
extraits du cinéma ou de l’Histoire. Le visiteur y rencontre des
héros de films cultes (Ze de Zardoz, Dark Vador de Star
Wars, DR No de James Bond, Alex de Large dans Orange Mécanique)
et des personnages historiques, parmi lesquels Saint-Just, Caligula, Sade,
Staline. Ce sont pour la plupart des personnages sombres, des dictateurs, des
meurtriers. Pour Meese « Ils
existent par eux-mêmes et se sont transformés en leurs propres
lois, de telle sorte que leurs noms sont devenus des lois. Ils ne peuvent être
réduits : ils sont —bons ou mauvais— entiers. Ces personnalités
hors du commun ont joué carte sur table, ont tout risqué et se
sont lancées à corps perdu dans l’existence. Qu’elles
soient sombres ou lumineuses, ne comptent pas pour l’Art. Pas de morale
chez Meese, le bien et le mal sont des notions relatives. Seule importe cette
obscure énergie
qui parcourt les siècles (Georges Lucas appellerait ça “la
force”) et qui concourt à l’accomplissement de destins tragiques
conférant à certains êtres humains une imprescriptible
immortalité,
celle de l’Histoire. »²
« Plus que l’ensemble de ses héros, ces personnages sont le « ich » (le
"je") de l’artiste développé jusqu’au vertige ».
Meese apparaît à maintes reprises parmi ses héros ; portraits
et autoportraits sont récurrents tout autant que le thème de
la “Mère”.
Dans un même temps, l’artiste dialogue avec ses pairs. Trois salles
de cette exposition présentent les œuvres qu'il a créées
avec ou qu’il dédie à Albert Oehlen, Daniel Richter ou Jörg
Immendorff. Avec ce dernier qu’il considère comme son mentor, il
partage « le doute profond qu’ils nourrissent à l’égard
du rôle de l’artiste et de l’art d’aujourd’hui, à leurs
yeux aliénés et introvertis »³.
Rôle et responsabilité de
l'artiste qu'un certain nombre d'artistes allemands ont questionné, repensé en
relation avec l'histoire de leur pays.
¹ Kokain est un décor de théâtre pour la pièce éponyme,
imaginée par Frank Castorf d'après le roman de Pittigrilli. Cette
pièce a été jouée en 2004 à la Volksbühne
de Berlin puis au Festival d'Avignon.
² R. Leydier « Les messes noires de Jonathan Meese » in Art
Press,
n°326, septembre 2006.
³ Fabrice Hergott « Le silence de Saint-Just, Meese et la Révolution »,
in catalogue Jonathan Meese, Editions Walther König, Cologne, 2006.