Communiqué de presse

MATT MULLICAN
Exposition du 16 septembre au 4 novembre 1990


Matt Mullican né en 1951 à Santa Monica en Californie, vit et travaille à New-York. II est diplomé du Californian Institute of the Arts.

En 1980, lors d'une exposition à New York, il expose des affiches combinant des signes publics, apparemment familiers, et un langage intime : Mullican Life, Mullican Death, Mulilcan World.
Dès lors, Mullican développe un système de signes, dont certains sont le produit de son imagination, et d'autres sont pris directement au glossaire des aéroports, des autoroutes et autres lieux de passage. Il choisit des formes et matériaux différents pour le montrer : les affiches, les bannières, les frottages, le verre, la pierre.

La base du système de signes de Mullican est formée par ses "charts". Dès les débuts de son travail, Mullican construit des schémas, des esquisses, et développe son propre modèle de cosmologie, dans lequel il distingue cinq niveaux, représentés par des couleurs et des signes différents:
-"Elemental": niveau de la matérialité des choses et de l'absence du sens, c'est le niveau de la nature auquel il associe la couleur verte ainsi que le signe constitué de quatre cercles inscrits dans un carré.
-"World Unframed" en bleu : le niveau de l'activité quotidienne automatique, sans réflexion.
-"World framed" en jaune : le niveau de l'activité artistique et scientifique.
Celui où l'esprit analyse le monde par le choix et l'observation d'objets spécifiques, des concepts. Le symbole associé est une mappemonde recouverte d'une trame.
-"Language" est en noir et blanc, à ce niveau l'objet perd son individualité pour devenir générique, comme une icône. Le symbole associé est un cercle sur un panneau inscrit dans un autre cercle.
-"Subjective" correspond à l'activité spirituelle. Ce niveau ne représente pas un signe, mais notre expérience en relation aux signes. La couleur qui lui est associée est le rouge et il est représenté par l'image d'une tête de profil dans laquelle figure un cercle.

En 1987, Mullican expose le Dallas Project, constitué d'un catalogue complet de signes cosmologiques en 52 tableaux. On y trouve la représentation de concepts comme The Wheather (le temps) et, plus important encore, The City (la ville) : un paysage urbain, sur 8 tableaux, simulé stéréoscopiquement en trois dimensions.
Un développement plus récent de The City s'est produit au moment où Multican eut la possibilité de travailler sur le gros ordinateur Connection Machine 2. L'idée de ce projet était de transférer son schéma dans un espace physique, de telle façon qu'on puisse aller du niveau de "Elemental" jusqu'au niveau de "Subjective", en passant par les trois autres niveaux "… The City, comme un symbole est effectivement une abstraction de mon travail tout entier… C'est un espace qui est abstrait de la façon dont nous faisons l'expérience des choses… Nous nous promenons dedans, nous vivons dedans, mais nous n'en sommes pas nécessairement conscients, bien que la ville nous dirige de manière émotionnelle là où nous sommes…".
Mullican poursuit le développement de The City dans un environnement en images de synthèse The Computer Project qu'il a présenté pour la première fois, à l'automne dernier, au Musée d'Art Moderne de New York.

Pour son exposition au Centre National d'Art Contemporain de Grenoble, Matt Mullican présente :
-une nouvelle série de bannières (13,5m x6,75m),
-une topologie de son système réalisée en béton (lm x 7m x l4m pesant 128 tones),
-un environnement architectural sur le plan de The City: The M.I.T. Project. Cette oeuvre est réalisée avec le concours du Museum d'Histoire Naturelle de Grenoble,
-The Computer Project composé de 16 caissons lumineux, de plans et d'images de synthèse sur grand écran.

Matt Mullican dispose de l'ensemble des salles et de la "rue" du Magasin.

Cette exposition est co-produite avec le Kroller-Muller Museum d' Otterlo, Portikus à Frankfort et la Fondation De Appel à Amsterdam.

Une monographie est co-éditée à cette occasion par les quatre institutions, avec des essais de Marion Brower et Denys Zacharopoulos.