Communiqué de presse

Oops
Commissaire : Lionel Bovier
7 juin - 6 septembre 1998
Salle des projets


John Armleder, Francis Baudevin, Robert Breer, Michael Scott, John Tremblay

Exposition coproduite avec l’elac - l’espace lausannois d’art contemporain, Lausanne. Présentée à l’elac du 15 octobre au 12 décembre 1998. Avec le soutien de la Fondation Nestlé pour l’Art.

Oops agit en contrepoint de l'exposition du GRAV, "Stratégies de participation", et présente 5 artistes qui décalent les problématiques en présence dans l’art optique et cinétique, pour modéliser la question de la perception.

L'exposition, tout d'abord, n'inclut aucun "artiste de référence" aux mouvements de l’art cinétique et optique, à l'exception de Robert Breer qui, lorsqu'il mettait en mouvement, au début des années 60, des "structures unitaires", opérait déjà une complexification de l'équation "gestaltiste" du minimalisme. L'oeuvre présentée au MAGASIN évoque cette dimension du mouvement dans la perception en confrontant le spectateur à un tissu animé par des moteurs lents et silencieux.

L'exposition prend son titre d'une série de quatre peintures de Francis Baudevin réalisées à cette occasion. L'artiste, comme dans l'ensemble de son travail, recycle ici des signes trouvés dans le champ de la communication visuelle et qui présentent des effets optiques plus ou moins efficaces. Modifiés par l'opération d'effacement de toute inscription textuelle et par l'agrandissement du motif, ces signes flottent entre leur origine graphique, leur rôle d'inducteur publicitaire et leur nature finalement picturale. Comme le suggère le titre "oops" (mot lâché en anglais lors d'un geste ou d'une parole déplacés), ces oeuvres font retour sur l'un des refoulés fondamentaux de l'art optique, à savoir l'exploitation commerciale d'effets visuels forts.

Une sculpture de John Tremblay réalisée spécialement pour la manifestation, obstrue la salle d'exposition. Il s'agit d'une pièce de 12 mètres par 6 qui reprend l'idée des cibles déformées que l'artiste réalise depuis plusieurs années (c'est-à-dire la substitution d'un modèle balistique à un modèle optique et/ou cinétique), tout en l'appliquant à une maquette de vélodrome. Destinée à être enjambée, l'oeuvre modifie la perspective que le visiteur peut avoir des autres oeuvres accrochées au mur.

Plusieurs peintures à bandes (en noir et blanc et en couleur) de Michael Scott, qui apparaissent volontiers comme le paradigme d'un frayage actuel avec des références tirées de l'Op' Art, s'offrent au visiteur comme un condensé des recherches picturales menées pendant les années 60. La "réponse de l'oeil" qu'elles suscitent se bornant à un violent trouble visuel et l'impossibilité d'arrêter la vibration optique qu'elles procurent, semble vouloir désactiver toute utopie inhérente à l'histoire de l'art optique.

L'exposition prend également acte d'un autre moment de recharge du vocabulaire de l'Op' Art, à savoir le contexte appropriationniste des années 80, en présentant une oeuvre de John Armleder, constituée de vingt-quatre demi-dômes miroirs de surveillance. La pièce (de 1997) joue de l'ambiguïté de sa présence réfléchissante et de la remise en scène des travaux environnants qu'elle opère, tout en évoquant la démarche citationniste de l'artiste par l'agencement des dômes en un motif à pois semblable à ceux qui occupent de nombreuses peintures de la décennie précédente.

Les artistes

John Armleder, né en 1948. Vit et travaille à Genève.

Francis Baudevin, né en 1964. Vit et travaille à Genève.

Robert Breer, né en 1926. Vit et travaille à New York.

Michael Scott, né en 1955. Vit et travaille à New York.

John Tremblay, né en 1966. Vit et travaille à New York.