Communiqué de presse
Projets dans la «rue» du MAGASIN
JOEP
VAN LIESHOUT
20 octobre 1996 - 5 janvier 1997
Joep Van Lieshout
expose, à l'entrée de la "Rue",
des prototypes d'habitat mobile, pièces récentes de cet artiste
hollandais, qui emprunte ses matériaux à l'industrie comme bon
nombre de sculpteurs contemporains. Ses constructions sont en bois, résine,
fibre de verre, réalisées à l'échelle humaine,
mais le geste manuel qu'il y associe, les titres qu'il leur donne (le Bais-o-Drome, Gallery-o-Mobile)...
invitent à la distance et à la réflexion sur notre façon
d'aménager nos espaces vitaux. (Cette exposition s'inscrit dans le cadre
du Mois de l'Architecture qui développe le thème "HABITER" en
deux parties : la Cellule pour l'année 1996, la Ville l'année
prochaine).
Joep van Lieshout est né en 1963. II vit et travaille à Rotterdam.
JOUKE
KLEEREBEZEM & PAUL PERRY
20 octobre 1996 - 5 janvier 1997
Ces deux artistes
installent dans la deuxième partie de la "Rue", Zoo
autonome temporaire (Temporary Autonomous Zoo), pièce animalière
complexe qui, bien entendu, met en parallèle l'histoire du musée
et celle du zoo, tous deux voués à la collection, la classification
mais, en plus, aborde métaphoriquement la question de la sécurité et
de la permanence des espèces ou des objets : alors que vidéos
et employés montent la garde dans les salles du musée, la girafe
semble pouvoir déjouer le danger grâce à sa peau camouflage
et sa haute stature… D'autres animaux ont naturellement des systèmes
de défense aussi sophistiqués que ceux que l'homme met au point
dans les villas-bunkers ou les immeubles d'affaires américains.
Jouke
Kleerebezem est né en 1953. II vit et travaille à Amsterdam.
Paul
Perry est né en 1956 à Londres. Il vit et travaille à Groningen,
Hollande.
MAURIZIO CATTELAN
20 octobre 1996 - 5 janvier 1997
Maurizio Cattelan
ajoute au bestiaire deux oeuvres : L'amour sauve la
vie, 1995 et La ballade de Trotsky, 1996.
La première
rappelle une fable, un conte d'enfants : une poule sur un chat sur un chien
sur un âne... (ici empaillés et fixés
les uns sur les autres) qui, pour sauver leur vie, sont contraints à l'entraide.
La deuxième, une jument suspendue à un palan (ici de la peau
de cheval appliquée sur une structure) confronte le réalisme
cru et la métaphore verbale. Les oeuvres de Cattelan pointent avec humour,
poésie, un des paradoxes de l'art, l'illusion réaliste de la
fiction.
Plus globalement, la démarche de Cattelan s'inscrit dans la "marge
d'erreur" inhérente à chaque système qu'il explore
; ses projets sont ainsi autant d'actes de piraterie d'une structure donnée.
Appliquée au système de l'art, cette stratégie de parasitage
lui permet de mettre en évidence les connections entre économie
et production artistique. Déguisant des galeristes avec des costumes
d'animaux, vendant son espace d'exposition lors de la Biennale de Venise (Aperto) à une
compagnie de parfum, créant un prix destiné à récompenser
tout artiste n'exposant pas pendant toute une année… la critique
structurelle de Cattelan évite la dénonciation pour privilégier
l'ironie et la dérision.
Maurizio Cattelan est né en
1960 à Padoue (Italie).
Il vit et travaille entre Milan et New York.