Press release (french)

SERGE SPITZER
Bleu défense passive
7 février – 12 avril 1987

Serge Spitzer naît en Roumanie en 1951. Cette même année son père dépose une demande de visa de sortie pour l'ensemble de sa famille. L'administration roumaine donne enfin suite 21 ans plus tard.

Dès son arrivée à l'aéroport de Tel Aviv, il est témoin d'un attentat terroriste...

La question du "Territoire" et de son histoire est posée ici comme question existentielle. Spitzer, de naissance roumaine, se trouve aussi "mêlé" à la tradition du peuple juif, il est "dispersé" à travers le monde ; son nom allemand rappelle que Siebenbürgen, ville aujourd'hui roumaine, faisait autrefois partie de l'Empire austro-hongrois ; son prénom renvoie à son éducation française, courante dans la bourgeoisie roumaine cultivée.

Il vit et travaille à Jérusalem, Berlin et New York.

Jérusalem, Israël, Etat juif récent ; Berlin, ville close, à la déchirure entre l'est et l'ouest, éternelle ruine de guerre, bastion avancé du capitalisme occidental ; New York enfin, centre du rayonnement culturel de ce même capitalisme. Le choix de ces trois lieux comme bases opérationnelles de son travail d'artiste n'est bien sûr pas un hasard. Pour Serge Spitzer, vivre et travailler comme artiste constitue une stratégie de survie. Ainsi, ses installations sont, mentalement et physiquement, des occupations d'espaces, de terrains étrangers. Il a choisi la position d'un observateur clandestin - comme il y a 15 ans à l'aéroport de Tel Aviv un lieu d'où on peut voir sans être vu.

En apprenant l'origine des traces de peinture encore visibles sur les vitres du MAGASIN, Serge Spitzer choisit le titre de son exposition : Bleu Défense Passive.


Arnulf Rainer et Serge Spitzer au MAGASIN
La structure architecturale du MAGASIN - CENTRE NATIONAL D'ART CONTEMPORAIN DE GRENOBLE incite à une confrontation entre galerie d'exposition et espace ouvert. Même si deux expositions sont conçues indépendamment l'une de l'autre. Leur juxtaposition n'est pas fortuite : La présence simultanée de l'installation de Serge Spitzer et des oeuvres d'Arnulf Rainer va par exemple mettre en valeur l'aspect conceptuel de ce dernier. Mais aussi, sans doute, ses préoccupations de la mort et de son propre corps rappellent ce que Serge Spitzer désigne comme des "Survival Strategies".

L'oeuvre de ces deux artistes renvoie, sous des formes très différentes, à la tragédie de l'Europe divisée.