Communiqué
de presse
Résidences d’artistes dans le Trièves
Avril - Octobre 1998
vernissage : samedi 20 juin
exposition pendant tout l’été
Résidence d'artistes en milieu rural (Trièves,
Isère)
Marie Denis, Yan Pei-Ming, Jean-Louis Schoellkopf
Projet réalisé en collaboration avec le Musée Dauphinois
- Conservation du Patrimoine de l’Isère - bénéficiant
du soutien du Conseil Général de l’Isère, de
la Fondation du Crédit Agricole Sud Rhône Alpes, de la Délégation
aux Arts Plastiques - Direction Régionale des Affaires Culturelles
Rhône-Alpes et de la Communauté Européenne dans le
cadre du Développement Rural Rhône-Alpes.
Dans le cadre de ses projets “hors les murs”, le MAGASIN -
Centre National d’Art Contemporain de Grenoble, développe
une programmation qualifiable d’expérimentale quant à
sa méthodologie de travail et à sa prise en compte du milieu
rural.
Menée conjointement avec le Musée Dauphinois, dans le Trièves,
sur une zone située au sud du département de l’Isère
et aux limites de la Provence, cette action est engagée depuis
le printemps 1998.
Le MAGASIN invite trois artistes à s’inscrire dans ce territoire
fortement caractérisé et à y créer les conditions
d’une rencontre, d’une approche et d’une compréhension
des démarches artistiques les plus contemporaines.
Leur méthodologie de travail et leur démarche est fondée
sur une prise en compte initiale de ce territoire dans toutes ses dimensions
(paysages, architecture, groupes sociaux, etc.), à y puiser les
matériaux de base de pièces spécialement créées
et à y développer des liens de réflexivité
forts.
Les artistes ont été invités sur la base de leur
pratique, leur expérience par rapport à des actions de ce
type, et par rapport à la nature de leur oeuvre dont les éléments
matériels, les thèmes traités peuvent s’ inscrire
dans ce site et s’y enrichir. Il s’agit bien de travailler
à partir du Trièves pour le Trièves et ses habitants
en préservant les artistes de toute contrainte instrumentale ou
sociale.
Pour favoriser la construction de cet échange, sont organisées
de multiples actions de sensibilisation et d’information auprès
des publics du site (associations, scolaires, adultes, etc.).
Marie Denis et Jean-Louis Schoellkopf
résident dans le Trièves pendant sept mois, Yan
Pei-Ming pendant un mois.
Leurs projets artistiques sont axés principalement autour de la
notion de portrait, sollicitant notamment les enfants des écoles
du Trièves. Tous trois souhaitent établir un échange
avec les habitants, laisser des traces durables de leur passage sans que
nécessairement ces traces soient visibles par le public.
Le samedi 20 juin 1998, simultanément à l'inauguration
par le Musée Dauphinois, du Café des Arts et de la fontaine
de Mens, aura lieu une présentation des réalisations des
artistes. Les oeuvres seront montrées tout au long de
l’été, dans différents sites du Trièves.
Autour de l'exposition :
Des circuits (journées-visite) dans le Trièves mêlant
patrimoine et art contemporain. Renseignements au MAGASIN, tél.
04 76 21 95 84.
Un catalogue retraçant la totalité de cette expérience
originale (sortie fin octobre).
Des informations complémentaires consultables sur le site web du
MAGASIN (http://www.magasin-cnac.org) à partir de fin mai.
Une document format journal présentant les artistes, les partenaires
du projet et répertoriant les manifestations culturelles du Trièves
pendant l'été, disponible gratuitement à partir du
20 juin.
MARIE DENIS
née en 1972
Artiste originaire d’Ardèche et ancienne élève
de l’Ecole d’Art de Lyon, Marie Denis compte sur la nature
pour faire la moitié de son travail. Elle lui demande de recouvrir
un divan de mousse (il faut 2 ans), elle dessine un planisphère
sur un grain de muscat, en jouant avec la buée naturelle du raisin
elle force la senteur de rosiers et demande à des oiseaux de nicher
là où elle le veut... Elle fonde des projets regroupant
le plus souvent travaux photographiques ou sculptures/installations dont
elle n’a pas l’entière maitrise. Elle voit le monde
avec des yeux qui acceptent l’aléatoire. C’est sa manière
de nous déranger dans une lecture uniformisée de l’environnement:
elle révèle des fonctions nouvelles aux choses et dévoile,
par le biais de métaphores, les multiples possibilités graphiques,
chromatiques et esthétiques contenues dans nos espaces environnementaux.
YAN PEI-MING
né en 1960 à Shanghaï (Chine), vit à Dijon
L’oeuvre de Yan Peï Ming s’élabore selon des données
invariables: sujets et matériaux sont toujours les mêmes.
Il s’agit de portraits réalisés à la peinture
à l’huile, dans une palette restreinte allant du blanc au
noir.
En arrivant en Occident, Ming a radicalement abandonné la pratique
qui était la sienne à Shanghaï (peinture politique
de commande), pour créer une oeuvre à partir d’un
des sujets les plus académiques (le portrait en peinture), traité
d’une façon contemporaine et très personnelle: grands
formats, larges coups de brosse, matière épaisse, vigueur
et énergie pour frapper la toile... Ce traitement permet de faire
ressortir autant les spécificités morphologiques que les
traits “ moraux ” de chacun des sujets étudiés.
Le résultats, s’il est invariable, n’en est que plus
diversifié. Ainsi, Ming ne s’érige pas en inquisiteur
de nos âmes: il n‘est magistralement qu’un révélateur
de ce que nous sommes.
JEAN-LOUIS SCHOELLKOPF
né en 1946, vit à Saint-Etienne
On connaît de Schoellkopf des photographies de lieux urbains et
de gens chez eux. Le regard que pose l’artiste sur le monde comporte
une dimension sociologique: il est un révélateur puissant
de repérages de codes de distinction d’enregistrement de
signes d’appartenance à différentes classes sociales.
Etres, gestes, modes de vie composent alors la mémoire mais également
le présent du lieu : ce qui l’intéresse, c’est
la relation qu’entretiennent les individus avec leur territoire.
Ses prises de vue mettent en scène des symboliques d’espaces
et d’objets partagés par tout un chacun au travers d’esthétiques
multiples, en nous faisant ressentir la présence de cultures singulières
au coeur d’une quotidienneté...