Diffusion videos
Musée Dauphinois, 30 rue Maurice Gignoux, Grenoble.
ouvert tous les jours de 10 à 18h sauf le mardi
entrée gratuite



Anri Sala
2 - 28 février 2005
Né à Tirana en 1974, vit et travaille à Paris.
« Une femme a laissé derrière elle avec les années, les évènements, les naissances, les joies, les malheurs, l'optimisme, la foi, la peur, les informations, les vieux journaux, le communisme, les déceptions, les rebellions, et aussi... une interview, une interview muette - le son ayant été perdu - recroquevillée dans deux morceaux de pellicule. L'interview a été réalisée il y a 20 ans alors que cette femme était l'une des responsables de l'Alliance des Jeunes Communistes en Albanie. J'ai oublié de préciser que cette femme est ma mère et que j'ai retrouvé cette interview dans un carton lors d'un déménagement. Que disait-elle il y a vingt ans? Je me mets à la recherche des témoins de l'interview pour retrouver les paroles de ma mère, sans succès. La clé est dans la lecture du mouvement de ses lèvres. Je fais donc appel à une école de sourds-muets. Ca me fait bizarre, retrouver la voix de ma mère dans cette école muette. Vingt ans après, ma mère se voit confrontée à son discours d'alors." (Anri Sala, texte du communiqué de presse du film).

Intervista, 1998, 26’
courtoisie Galerie Chantal Crousel, Paris


Sanja Ivekovic
2 - 31 mars 2005
Née à Zagreb en 1949 où elle vit et travaille.
Depuis les années 70 Sanja Ivekovic développe un travail qui emprunte la photographie, la vidéo et la performance. Elle y explore tout à la fois la représentation du corps et la place de l’individu dans la société. Dans sa vidéo Personal Cuts l’action d’Ivekovic qui coupe des trous ronds dans un masque fait d’un collant noir est entrecoupée d’images de films d’archives d’une émission de la télévision d’Etat sur l’histoire de la Yougoslavie. Elle met ainsi en évidence l’idée d’une mémoire collective qui comprendrait tout à la fois les souvenirs et l’amnésie.

Personal Cuts, 1982, 3’40
courtoisie de l’artiste


The Atlas Group (Walid Raad)
1er – 30 avril 2005
Fondé en 1999 à New York par Walid Raad (né à Chbanieh au Liban en 1967, vit et travaille à New York), Atlas Group Archive documente l’histoire contemporaine du Liban. A partir de textes, de vidéos, de performances et de photographies, il tente d’analyser, de localiser, de préserver cette histoire. L’œuvre montrée ici est un film “trouvé” qui fait partie de cette archive. Il montre une série d’images- a priori de simples couchers de soleil. Un commentaire informatif  qui fait intégralement partie de l’œuvre nous permet de comprendre l’importance de ces images pour l’individu qui se cache derrière la caméra n° 17.

The Operator #17 File : I Think It Would Be Better If I Could Weep, 2000, 6’, muet
courtoisie Galerie Anthony Reynolds, Londres


Jean-Marie Teno
2 – 30 mai 2005
Né à Famleng au Cameron en 1954, vit et travaille à Issy les Moulineaux.
Il travaille le documentaire et le long métrage. Il filme, entre son pays d’origine et l’Europe occidentale, les « dégâts » de la modernité à travers les histoires et l’Histoire du post-colonialisme. Les titres eux-mêmes, Afrique, je te plumerai (1992), La tête dans les nouages (1994), Clandestine (1996), ou Chef  (1999) explicitent sans ambiguïté les questions qu’il aborde.Vacances au pays « expose des fausses promesses de la modernité post-coloniale. Le lien symbolique à la culture de l’Occident, représenté par deux tours solitaires de béton dans Yaoundé, la capitale du Cameron, est mis en contraste avec la dégradation croissante de la qualité de vie et le manque total de services publics. » (Mark Nash, « Jean-Marie Teno », in Documenta XI_Platform 5 : Austellung/Exhibition, Kurzführer/Shortguide, Hatje Cantz Verlag, Ostfildern-Ruit, 2002, p. 222)

Vacances au pays 
, 2000, 75’
courtoise de l’artiste


David Claerbout
1er - 30 juin 2005
Né à Kortrijk en Belgique en 1969, vit et travaille à Berlin et Anvers.
Les vidéos de David Claerbout montrent souvent des images simples, animées d’un mouvement qui se fait dans la lenteur. Dans Ruurlo Bocurloscheweg, 1910, l’artiste réutilise une photographie prise en 1910 d’un paysage flamand. Un arbre est animé par un vent à peine perceptible. Cette exploration de la représentation qui vacille entre la photographie et l’image mobile fait directement référence à la grande tradition des paysages peints flamands. David Claerbout nous invite à une contemplation de l’image et de sa durée.

Ruurlo, Bocurloscheweg, 1910, 1997, 10’, muet
courtoisie Galerie Micheline Szwajcer, Anvers


Valérie Mréjen
1er - 30 septembre 2005
Née en 1969 à Paris où elle vit et travaille.
Ecrivain et vidéaste, Valérie Mréjen récolte des histoires. « Mes vidéos, déclare l’artiste, même si elles montrent des personnes racontant des événements réellement vécus, sont travaillées, parfois répétées, avec un souci de forme, au service d’une conception du récit précise. Récits courts, très liés à la personne qui les relate, d’où se dégage une idée de la vie, du monde. »
« Dans la série Portraits filmés, j’ai demandé à des amis ou à des connaissances de raconter un souvenir : récent, ancien, marquant ou anodin, le premier à surgir de la mémoire ou un qui nécessite de se creuser la tête, mais un souvenir qui ait un sens particulier. Assis face à la caméra, chacun fait le récit de son histoire. »

Portraits filmés (14 souvenirs), 2002, 13’30’’
Courtoisie l’artiste et Galerie cent8-serge le borgne, Paris


Maria Marshall

1er - 31 octobre
Née en 1966 à Bombay, vit et travaille à Londres.
L’artiste crée des films minutieusement travaillés qui tendent vers une beauté formelle et peuvent être comparés à des mini productions hollywoodiennes. Mais un décalage s’installe entre cette beauté formelle et l’histoire qui nous est racontée. Derrière l’apparence parfaite de la forme, l’artiste interroge nos principes moraux et nos idées face au monde.
Playground (terrain de jeu) réalisé en 2001 présente une église chrétienne, blanche, sous un ciel bleu. Un garçon envoie des coups de pieds en direction de l’église. En prêtant attention, on s’aperçoit que l’image a été retravaillée. Le garçon frappe un ballon qui a été effacé. La situation est ambiguë, augmentée par le son et l’ombre du ballon. Simple jeu ou interrogation que pose la jeunesse face à l’Institution, à l’Autorité, à l’Histoire ?

Playground, 2001, 10’
Courtoisie Collection Pierre Huber, Genève


François NOUGUIÈS

2 - 30 novembre
Né en 1969 à Montpellier, vit et travaille à Paris.

L’artiste se photographie ou se filme dans des actions simples mais décalées, choisies pour l’impact visuel ou émotionnel qu’elles peuvent créer. Il les exécute, seul, dans l’intimité de l’atelier ou, plus tard, en groupe, dans l’espace public. Il fabrique des objets, dans un premier temps, qui ont une relation avec le corps. Il élargit son champ de recherche dans le corps social et la ville. L’enregistrement des actions joue un rôle important, l’artiste s’intéresse à ce que la caméra peut capter et comment sa présence modifie notre comportement.
Pour Discussion entre un père et un fils, l’artiste commente : « Je demande à mon père de me présenter ses armes. Il n’est ni flic, ni militaire, il a juste vécu en Algérie jusqu’en 62, il n’a jamais voulu parler de cette période là. Je crée un cadre intime pour en parler, je n’exige rien de lui, nous parlons. » La caméra est fixe et cadre les armes et les bras des deux hommes. Nous assistons à cette conversation qui échappe à toute transmission de l’histoire familiale.

Discussion entre un père et un fils, 1995, 14’20’’
Courtoisie l’artiste et Galerie Chez Valentin, Paris