Franco-tunisienne, née en 1992 à Montreuil, Cindy Bannani est une artiste interdisciplinaire. Se présentant comme une descendante de la « deuxième génération d’immigré∙e∙s nord-africain∙e∙s » et habitante des cités, elle a initié son travail à partir de la nécessité de redécouvrir l’héritage d’une histoire familiale complexe. Elle s’est ainsi concentrée sur la visibilité et la particularité des histoires appartenant aux minorités et de leurs liens avec un passé colonial.
Cindy Bannani a obtenu son DNSEP en 2018 à l’ÉSAD Grenoble avec les félicitations du jury, puis un master (Contemporary Art Practice) en 2020 à la Haute école des arts de Berne en section Visual art et écriture contemporaine.
Son travail a reçu la bourse des arts plastiques de la ville de Grenoble en 2019 pour ses recherches sur les origines et les glissements sémantiques du mot beurette, de sa création en 1983 jusqu’à aujourd’hui. Ce travail de recherche à fait l’objet d’une installation vidéo, Les vendeuses d’Orange, récemment présentée à l’espace Le Commun à Genève pour l’exposition « Invisibles/survisibles : à nos histoires » sous le commissariat des sociologues Eva Marzi et Marylène Lieber. Son travail fait partie de la collection publique de l’université du Canton de Berne.
« C’est à travers les contextes politiques actuels complexifiés par des passés coloniaux où l’identité est sans cesse utilisée comme outil politique de rassemblement ou d’exclusion, que j’aspire à rendre visible des récits collectifs et individuels qui construisent les histoires des minorités. Sensible aux problématiques liées à l’image et aux langages souvent utilisés comme outils de domination et d’assimilation, j’ai comme volonté de créer, à travers mes différents projets artistiques des espaces d’empowerment où une appropriation de ces instruments est possible. »