Avec : Rebecca Bellantoni, Ivan Cheng, Ufuoma Essi, Gabrielle L’Hirondelle Hill, Célin Jiang, Valentin Noujaïm, Prune Phi, Hannah Quinlan & Rosie Hastings, Anna Solal, Alvaro Urbano.
Commissariat : Céline Kopp
Que signifie être libre pour moi ? La même chose que pour toi, à toi de me le dire. [Rires]
(...) C'est juste une sensation. C'est comme d’expliquer ce que ça fait d'aimer. (…) Tu ne peux pas le faire pour sauver ta vie. Tu peux décrire des choses, mais tu ne peux pas les communiquer, tu le sais seulement une fois que ça se produit. (...) C'est ce que j’entends par libre. J'ai vécu quelques moments sur scène où je me suis vraiment sentie libre.
Et c'est quelque chose de différent. De vraiment différent ! [Rires]
(...) Je vais te dire ce qu'est la liberté pour moi, l’absence de crainte.
Je veux dire vraiment aucune crainte.
Si je pouvais ressentir ça la moitié de ma vie. L’absence de peur.
Beaucoup d'enfants n'ont pas peur.
C'est la manière la plus proche, c'est la seule manière,
je peux le décrire, mais ce n'est pas tout,
c'est quelque chose qu’il faut vraiment ressentir, vraiment.
[Les tambours de jazz jouent doucement] 1
C’est ainsi que débute l’exposition La Position de L’Amour, avec des voix, des souffles, et des cris, dans une tonalité tendue qui rassemble à la fois de la douleur et de la joie, du passé et de l’avenir. Un peu comme une naissance, avec de la violence et de la beauté.
Au-delà de la simple émotion, cette exposition envisage l’amour comme un acte, un choix d’écoute, de regard et d’expérience de l’autre. Elle approche l’amour comme une pratique, critique et émancipatrice, d’où émerge un espace de possibles dessiné par une constellation d’éléments : la présence profonde au monde, l’engagement, la conscience aiguë de l’interconnexion de nos existences, ou encore l’ouverture à l’inconnu. 2
Cette position agit au cœur des œuvres de cette exposition et c’est depuis cet endroit qu’elles nous interpellent.
Les onze artistes de cette exposition viennent d’horizons différents. Chacun et chacune, à leurs manières et depuis leurs positions respectives, avec leurs propres grammaires de gestes et de formes, de textures, de sons ou de mouvements, connectent des personnes, des territoires et des temporalités. Leurs œuvres nous montrent la capacité de l’art à ouvrir des espaces de respiration et de beauté au cœur du présent, comme autant de stratégies de survie face aux hostilités du monde.
Cette exposition affirme la valeur de l’art et de la pratique artistique comme un outil déterminant de régénérescence dans un contexte de crise de l’imaginaire, alors que l'humanité continue à égrainer de la violence.
Pour reprendre les mots d’Arundhati Roy, autrice indienne qui écrit elle aussi depuis cette Position de l’Amour, il s’agit d’ « Aimer et être aimé.e.s. Ne jamais oublier sa propre insignifiance. Ne jamais s’habituer à l’indicible violence et à la vulgarité des disparités de la vie autour de soi. Chercher la joie au cœur des espaces les plus tristes. Traquer la beauté dans sa tanière. Ne jamais simplifier ce qui est complexe, ou compliquer ce qui est simple. Respecter la force, jamais le pouvoir. Et surtout observer. Essayer de comprendre. Ne jamais regarder ailleurs. Et ne jamais, jamais oublier.» 3
- ↑ Ufuoma Essi, All That You Can’t Leave Behind, 2019.
- ↑ bell hooks, All About Love: New Visions, 2000.
- ↑ Arundhati Roy, The Cost of Living, 1999.
Titre
La Position de l'Amour
Date
Coproductions et partenariat
Artagon, Brent Biennial, ESAD Grenoble-Valence, La Fabrique des Luddites, le Frac Bretagne, Hexalab, Triangles - Astérides.
Soutiens privés
Airstar, Chartreuse, Domaine Finot, Mediamax, Roche Bobois, M Tag.
Médias
Arts Of The Working Class, Beaux-Arts Magazine, Libération, Les Inrockuptibles, Inside, Le Petit Bulletin.
Réseaux
DCA - Association française de développement des centres d'art contemporain, AC//RA.