Matthieu Manche
"Matthieu Manche, prix Georges Boudaille 1992"
Supplément de La Lettre Grenoble Culture, Grenoble,
1er Mai-15 Juillet 1994
Un jeune plasticien remarqué lors de la biennale européenne
des écoles d'Art/Germinations 7
Fin 1992, le Magasin accueillait près d'une centaine d'oeuvres
réalisées
par les soixante-deux artistes sélectionnés pour participer aux
trois ateliers de Germinations 7 (Prague, Budapest et Grenoble). Cette biennale
européenne des écoles d'Art offre à de jeunes plasticiens
l'occasion de se rencontrer, d'échanger et de faire leurs premiers pas
professionnels. A l'issue de cette exposition la directrice du Magasin, Adelina
von Furstenberg, décernait à Matthieu Manche le prix Georges Boudaille
1992, du nom d'un des deux fondateurs de cette expérience originale.
Des "sculptures portables", bras, jambes bustes.., véritables
prolongations corporelles zoomorphes, aux modèles dc machines conçues
pour infliger des mutilations en passant par une série d'uniformes, ceux
d'une équipe de football, créés pour des êtres ayant
subi des déformations génétiques monstrueuses... tel est
l'univers dans lequel Matthieu Manche plonge le visiteur. Spectateur dc ces transformations,
il est invité aussi
à devenir acteur en endossant les sculptures, en entrant dans les machines.
La question de l'identité, la perception individuelle de son propre corps
ou de celui de l'autre comptent parmi les préoccupations majeures de cet
artiste, diplômé de l'école des Beaux-Arts de Grenoble, qui à l'heure
actuelle vit et travaille à Lyon. Si ses objets sculpturaux troublent
la perception physico-sensorielle et psychologique du spectateur, au-delà de
l'inquiétude et de l'angoisse qu'ils génèrent, ils n'en
laissent pas moins transparaître une certaine ironie, un aspect ludique.