Christopher Williams

 
«Les collections d’été du Magasin»
Le Temps Tempo, Genève, 18-24 mai 2000, p. 27

Le Magasin, le Centre national d'art contemporain de Grenoble, se prépare pour son grand vernissage de printemps. Il faudra donc prévoir une équipée au pied du Vercors, rien n'interdisant une petite grimpette pour s'aérer les neurones après un achalandage qui s'annonce costaud, puisque ce sont quatre expositions donnant chacune une vision assez complète de l'oeuvre d'un artiste que l'on pourra découvrir.
D'abord, dans les Galeries du Magasin, Yves Aupetitallot, directeur du lieu, accueille Christopher Williams. L'Américain, élève de John Baldessari, expose ici une cinquantaine d'oeuvres, soit l'essentiel des travaux récents, mais aussi quelques photographies du début des années 90, période qui marque un tournant dans ses recherches. Chacune de ces séries de photographies est intitulée «Die Welt ist schön», d'après le livre du photographe allemand Albert Renger-Patzsch (1928). Les sujets les plus divers -plantes, architectures, personnes, paysages - révèlent une lecture du monde et de sa soi-disant organisation. De son ordonnance «objective» et de sa confiance béate dans la technologie.
C'est dans la Rue du Magasin que le Suisse Fabrice Gygi installe ses «ameublements». De Mur de sacs (1994) à Gradins (nouvelle production 2000) en passant par Paravents (1999), les dispositifs conçus par Gygi mettent clairement en exergue les capacités de notre imaginaire à plaquer des stéréotypes sur des objets ou des espaces. Ce ne sont pas moins de 18 pièces que le Magasin réunit dans une véritable mise en scène.
Les vidéos du performer Michael Smith seront projetées dans la Salle des projets. L'artiste américain a conçu une installation pour cette rétrospective de ses principaux films et il en a réalisé un nouveau tout exprès, comme une introduction destinée aux visiteurs. De plus, avec l'édition d'un catalogue monographique, l'exposition s'annonce comme une superbe présentation d'une oeuvre aux accents burlesques.
Enfin, c'est à la Cafétéria que l'on retrouve les flyers, bandes dessinées et autres affiches de Gary Panter. Le trait furieux d'un des plus fameux illustrateurs de la scène punk américaine, également graphiste designer de la série télévisée Pee Wee Herman, se retrouve également dans un catalogue.

Elisabeth Chardon