Robert Barry
"De l'art conceptuel au "néo-conceptualisme",
Robert Barry - Ulrich Horndash - Kazuo Katase"
Au fil de la lettre, Grenoble, 1989
Le néo-conceptualisme qui fleurit outre-atlantique est plus préoccupé que son prédécesseur américain des années 60-70, "l'art conceptuel" par la culture relative à l'histoire ou à l'actualité, dépassant ainsi le cadre restreint de "l'art pour l'art". Dans le sillage de Richard Prince et Laurence Weiner, exposés l'automne dernier au Magasin, représentants américains de ce phénomène, Kazuo Katase, Ulrich Horndash se confrontent ou s'associent à Robert Barry, un des principaux protagonistes de l'art conceptuel des années 60-70.
Robert Barry
Né en 1936 dans le Bronx, quartier populaire de New York, il appartient à la
nouvelle génération des artistes conceptuels, bien qu'il refuse
de réduire son art à l'expression d'une formule, l'art n'étant
pour lui pas plus logique qu'intuitif et ayant autant à voir avec les
sentiments qu'avec le langage.
A la fin des années 60 avec ses "oeuvres invisibles", Barry
est en quête d'une forme esthétique élargie: l'art cesse
d'être un objet "à regarder".
En questionnant les limites de notre perception, Barry questionne la nature
de la Perception. En 1970, il propose des listes de mots, non liés ensemble
dans une phrase, puis il fait alterner des mots et des images, ne se limitant
pas à un seul support: livres, diapos, installations acoustiques, films,
gravures... Les travaux de ces dix dernières années sont plutôt
des peintures individuelles, ou des pièces murales: inscriptions verbales,
tranquilles, raffinées, discrètes, tracées avec soin sur
des fonds monochromes.
Barry décrit le processus de réalisation d'une peinture murale: "la
couleur vient d'abord, une couleur en général toute prête,
de marque standard... La couleur caractérise l'espace, c'est-à-dire
le contexte des mots... chaque élément est toujours en rapport
avec les autres et affecte tous les autres tout en préservant apparemment
sa propre individualité.., c'est un exercice délicat de jonglerie..,
s'assurer que tout continue à se déplacer dans l'espace tout
en espérant que l'ensemble ne s'effondre pas.." Pour la rue du
Magasin, Barry a réalisé une grande peinture murale faisant suite à l'oeuvre
de l'artiste conceptuel Laurence Weiner.
Cette exposition fait partie d'un projet commun avec le Musée Saint-Pierre
Art Contemporain de Lyon où Robert Barry présente un ensemble
de 8 peintures.