Aids Riot

 

"Aids Riot"
Art Presence, Pleneuf Val André, juillet-août 2003, p. 15

« AIDS RIOT est un projet de recherche conçu et réalisé par la 12e Session de l'École du Magasin, programme d'études curatoriales du Centre National d'Art Contemporain de Grenoble - Caroline Engel, Nicolas Fenouillat, Aurélie Guitton, Benedetta di Loreto, Flora Loyau, Ivana Mescrov, Anna Olszewska, sous la conduite de Lionel Bovier et Fabrice Stroun. »
« L'apparition du Sida à New York, au cours des années 80, provoqua une fracture sociale sans précédent. A l'étendue de la tragédie épidémique vint s'ajouter la gestion catastrophique de cette crise par les pouvoirs publics et les médias. Face à la stigmatisation et la discrimination des populations les plus touchées, des stratégies de résistance se mirent en place à différents niveaux de la société civile.
AIDS RIOT se penche sur une série de ripostes lancées par des collectifs à partir du champ de l'art contemporain. Des détournements de compagnes publicitaires de Gran Fury, à la mise en circulation "virale" des oeuvres de General Idea dans l'espace public, en passant par les expositions à caractère pédagogique de Group Material ou la "vidéo-guerrilla" de Testing the Limits, ces collectifs ont tenté de reconduire le rôle proactif de l'art comme vecteur de transformation sociale et ont ainsi profondément modifié les contours de l'activisme culturel. AIDS RIOT se concentre sur la période, allant de 1987 à 1994, où les questions d'efficacité des moyens et des modes d'adresse se sont posées avec la plus grande acuité dans le champ artistique. La publication réunit, pour la première fois en français, un choix de textes et de documents d'époque occupant une place centrale dans ces débats, notamment de Douglas Crimp, David Deitcher, General Idea, Gran Fury et Group Material, et des entretiens inédits, réalisés avec Julie Ault, Gregg Bordowitz, AA Bronson, ainsi que Donald Moffett et Marlene McCarty. Les pratiques et les positions dont AlDS RIOT s'attache à analyser les principaux enjeux et stratégies, invitent à s'interroger sur la formule d'une articulation réussie entre théorie et pratique à partir de et au sein d'une scène culturelle donnée. A l'heure d'une esthétisation généralisée du politique et d'une nostalgie de l'engagement, cet ouvrage propose des indices sur la parole, le mode de relation au pouvoir et aux représentations dominantes qu'une pratique culturelle devrait développer pour être active aujourd'hui.»