Carambolage II


 

"Carambolage II au Magasin",
l'Extraordinaire, Lyon, Octobre 1994

Dans le cadre de la "Biennale des 4 Moteurs" qui confronte cette année à Grenoble des créations artistiques contemporaines de quatre régions moteurs (Rhône-Alpes, Lombardie, Catalogne, Bade-Würtemberg, et l'Ontario en invité), le Magasin propose du 9 octobre 1994 au 1er janvier, des installations de 5 artistes dont le travail est représentatif de l'identité culturelle de leur région.
Le thème de la relation de l'homme avec la nature, en cette fin de siècle, sera mis en question au cours d'un colloque le 19 novembre. L'exposition, en principe non thématique, a laissé entière liberté d'expression aux artistes qui ont travaillé sur place cet été. Mais la nature et la non-nature, on le verra, restent au coeur des réflexions de chacun d'eux.
Francesc Abab, catalan, a longtemps travaillé dans le "Land-Art". L'installation qu'il propose interroge la solitude et la mémoire, mettant en cause l'homme face à son contexte. Il utilise la photo, la vidéo et des objets quotidiens.
Sylvie Belanger, de Toronto, s'intéresse à la relation entre l'homme et les technologies avancées. Elle met en scène, en utilisant la vidéo, un corps fragmenté, inerte, en trois mouvements dans l'espace, en trois moments précis.
Giorgio Vicentini, lombard, montre 20 tableaux peints en hommage aux maîtres de l'Histoire de l'Art. C'est un voyage dans la fantaisie, entre futur et histoire, rêve et réalité, avec un éloge de l'esthétisme et une volonté d'affirmer l'imperturbabilité de l'art.
Jacques Vieille, rhônalpin, travaille depuis longtemps avec le bois sous toutes ses formes, du branchage à l'objet manufacturé. Aujourd'hui, dans sa confrontation entre le sauvage et l'ordonné, la nature et l'architecture, il édifie un mur de 5 m de haut en plâtre blanc qui contrarie l'habitude de la rue et oblitère l'espace différemment.
Elisabeth Wagner, allemande, utilise volontiers papier, carton et kraft pour matérialiser la fragilité et l'ambiguité des objets quotidiens. Ici tuyaux et boîtes empilées communiquent à des niveaux acoustiques et spaciaux d'une manière visuelle et muette.

Martine Gayot