"Renaissance du Magasin" (extrait)
Art Press, Paris, octobre 1996, p.68-69
L'année 1996 est marquée par le dixième anniversaire de l'ouverture du Magasin, Centre national d'art contemporain de Grenoble. Après une période de 15 mois sans directeur, il renoue avec ses missions fondamentales avec la nomination d'Yves Aupetitallot en décembre.
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En octobre, le Magasin proposera un éclairage particulier de la scène californienne du 20 octobre au 5 janvier. Dans les Galeries aura lieu la première exposition personnelle d'Allen Ruppersberg en France, avec des oeuvres de 1969 à aujourd'hui. Né en 1944 à Cleveland, Ruppersberg s'est installé à Los Angeles au début des années 60. Présent dans les premières expositions de Kosuth et Siegelaub, il est un acteur essentiel de l'art conceptuel californien. Celui-ci se distingue de l'art de la côte Est qui l'a rejeté, comme il a été ignoré par la plupart des historiens de l'art. Prenant ses racines dans le surréalisme, le pop art et l'assemblagisme, il est fortement marqué par l'esthétique cinématographique. Le dessin, l'écriture et la vidéo sont ses supports principaux. Son rapport à l'histoire se joue entre fiction et réel, dans la confrontation de la petite et de la grande histoire. Collectionneur de livres et de films populaires, il en fait la matière première d'une oeuvre poétique et grave qui interroge la mémoire intime et collective, où l'artiste devient un personnage énigmatique. Ce rapport à un «savoir incorporé» trouve un écho chez des artistes tels que Farreno, Huyghe ou Cody Choï.
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Marie de Brugerolle
This year marked the tenth anniversary of the opening of Le Magasin, Grenoble's contemporary art center. After a 15-month spell without a director, the appointment of Yves Aupetitallot last December saw the place getting back to basics.
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As of 20 October, the Magasin will offer an interesting insight into the Californian art scene (through 5 January, 1997). The Galeries will host the first French retrospective of Allen Ruppersberg, featuring works from 1969 to the present. Born in Cleveland in 1944, Ruppersberg moved to Los Angeles in the early 60s and was involved in Kosuth and Siegelaub's first exhibitions, becoming a key figure in Californian conceptual art, a movement distinct from that of the East Coast, which rejected it (just as it has been ignored by most art historians). Ruppersberg's work draws on Surrealism, Pop Art and assemblage and has a strongly cinematographic aesthetic. Using mainly drawing, writing and video, he moves between fiction and reality, between personal history and History with a capital H. Ruppersberg collects popular books and films and uses them as the raw material for his poetic and grave inquiry into intimate and collective memory, in which the artist himself appears as an enigmatic figure. His exploration of "embodied knowledge" is echoed by younger artists such as Parreno, Huyghe and Cody Choi.
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Marie de Brugerolle