La différence s’affiche. 5 manifestations au MAGASIN de Grenoble
Le Journal des Arts, Paris, 7 novembre 1997
Les Levine avait, en 1989, appelé à la fin des expositions de
groupe, qualifiées de "notoirement cruelles, archaïques
et trompeuses". Si les rapprochements qu'elles entraînent sont
parfois hasardeux, "Dramatically different" questionne l'articulation
du "group show" dans un parcours volontairement chaotique.
GRENOBLE. La question de l'agencement des oeuvres est centrale dans les expositions
de groupe. "Dramatically different" apporte une pierre de plus à
cette construction intellectuelle. Ici, c'est une certaine notion de l'oeuvre,
sacrée, unique, intouchable qui semble être remise en cause. Toutes
les pièces présentées, d'un éclectisme revendiqué,
de César à Warhol en passant par On Kawara, Jeff Koons, Dan Graham
ou Ugo Rondinone, proviennent de collections publiques ou privées et
ont déjà "vécu". Après l'exposition de
Rickrit Travanija à Dijon, qui avait utilisé les pièces
d'autres artistes comme décor, «l'oeuvre, selon Eric
Troncy, commissaire de l'exposition, intègre et revendique son statut
de mobilier symbolique et favorise son usage décomplexé»
. Quatre autres manifestations ont lieu en parallèle au Magasin.
Les architectes Anne Lacaton & Jean Philippe Vassal ont réalisé
un projet dans "la rue", vaste espace de 900 m2 et "colonne vertébrale"
du centre d'art. Dans la salle des projets, le jeune Cubain Kcho a conçu
une installation d'objets de récupération, tandis que Nicolas
Delprat présente sa peinture dans la cafétéria. Enfin,
le parking accueille "Immobile", un projet de Michel Philippon, avec
Joseph, Parreno et Ramette.
Philippe Régnier