Ilya Kabakov

 


"Itinéraires de mémoire"
Connaissance des Arts, Paris, juin 1994

Trois monumentales installations d'Ilya Kabakov jusqu'alors inédites en France investissent le «Magasin» de Grenoble.
Incontestablement, Kabakov demeure, à l'épreuve du temps et des séductions de l'Occident, l'un des plus authentiques créateurs qui nous soient venus de l'Est à la faveur de la perestroïka. C'est à la Kunsthalle de Berne en 1985, à la Biennale de Venise en 1987 et lors de l'incontournable exposition des «Magiciens de la terre» au Centre Pompidou (1989) qu'il acquit une solide réputation internationale. Conçue en 1988 pour la galerie Feldman de New York, «L'Album de ma mère » se présente comme un labyrinthe où s'accrochent ces feuilles évoquant la vie provinciale russe. La «Rivière souterraine dorée» (1990) est encore un parcours que dessinent une succession de pupitres présentant fragments de textes et dessins. Enfin, le «Bateau de ma vie» (ill.: détail), créé à Salzbourg en 1993, invite le visiteur à monter sur le pont d'une grande barque, encombré de caisses dans lesquelles sont disposés des objets personnels de l'artiste. La mémoire, l'autobiographie, occupent une grande place dans l'art de Kabakov, qui tient autant de celui de l'écrivain et de celui du metteur en scène que de celui du plasticien.