Olaf Breuning


 

«Dead end»
Technikart, Paris, déc. 2003 – janv. 2004, p. 122

Au Magasin, Olaf Breuning dévoile son bric-à-brac «tee». Glam trash ou has been ?
D’abord le pitch» : avec ses tueurs en série au look de surfeurs, ses morts-vivants au make-up dégoulinant d’hémoglobine ketchup, ses squelettes en plastique, ses chevaliers version Monthy Python californien roulant dans des superbagnoles, ses filles trop bien roulées et une ambiance de suspense toc «à la Blairwitch», l’œuvre d’Olaf Breuning recycle toutes les images emblématiques de la culture « teen ». Oscillant entre fantaisie et mauvais goût, les vidéos, installations et photos de l’artiste suisse démontent les mécanismes d’illusion employés par l’industrie du spectacle, tout comme elles rappellent joyeusement que la réalité est un simulacre. Bref, une esthétique du pastiche et de la citation ironique qui fleure bon le postmodernisme et qui doit réjouir les quelques irréductibles qui pensent encore MTV, les jeux vidéos et la télé-réalité en termes d’aliénation collective orchestrée par le grand méchant capital. Certes, il n’est pas dans l’intention de l’artiste de servir un quelconque discours critique, mais force est de constater que l’on reste souvent à la surface de son bric-à-brac de signes galvaudés, doté d’un vernis glam trash déjà passé de mode. Et quand on vient de voir au cinéma le dernier opus de «Vendredi 13», où Jason fait la rencontre totalement impensable de l’autre grande figure de l’horreur, Freddy, on se dit qu’on préfère l’original à la copie, un bon vieux Tarantino, le film «Scream» ou le dernier clip d’Eminem, toujours plus forts à orchestrer leur propre mise en abîme.

Charlotte Laubard